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Elle ne mange pas… elle ne mange rien… que faire ?

Mange pas.. Mange rien!
Dans votre groupe, il y a Emma.  Elle ne mange pas… elle ne mange rien… ou presque.  Elle trie la viande, repousse les légumes, lève le nez sur la majorité des fruits.  Afin qu’elle ne meure de faim, vous lui donnez du pain et du fromage, de la compote et du lait.  Parce que ces aliments, oui elle les aime !  Et vous le savez…

Nos origines

Vous savez que l’alimentation est un sujet TRÈS émotif, surtout pour nous les femmes.  Anciennement, c’était nous qui nourrissions nos familles et qui devions faire beaucoup pour le peu de ressources que l’on avait.  C’est resté très encré en nous.  On doit manger, il faut manger, sinon on s’inquiète.  Ma propre mère nous valorisait d’ailleurs énormément avec la quantité de nourriture ingurgitée: « Bravo, tu as un gros appétit!  Bonne fille! »  Oui, se nourrir est émotif : on pense aux maladies alimentaires comme la boulimie et l’anorexie qui proviennent d’une difficulté dans la gestion des émotions.  Enfin, pensons à tous ces régimes que nous infligeons à notre corps et qui affectent la confiance et l’estime de nous.  Sachant ça, même s’il s’agit d’un processus émotif inconscient, il faut en tenir compte quand on est l’éducatrice  ou l’éducateur de Emma, celle qui ne mange pas… qui ne mange rien.

Un cercle vicieux

Notre petite Emma refuse de prendre une seule bouchée de son bon repas équilibré.  Alors, pour ne pas qu’elle « souffre » de l’estomac vide, on lui donne du pain et du lait.  Ça sera au moins ça!  À la collation de l’après-midi, parce qu’elle n’a pas beaucoup mangé, elle a droit à 1 galette et demie, un peu plus que les autres qui ont vidé leur assiette du dîner.  Et vous savez ce qui se passe à la maison?  Cette petite coquine lève le nez sur la majorité des repas sauf lorsqu’il s’agit de croquettes, de frites, de pain et de fromage.  Alors là, elle se bourre la face!  Puis, le lendemain matin au déjeuner, Emma est heureuse : ben oui… c’est toujours du pain grillé qui est au menu!  Chouette… elle en profite pour se remplir les bajoues! Voyez-vous le cercle vicieux ici?  Emma mange beaucoup au déjeuner parce qu’il s’agit d’un aliment qu’elle aime, mais aussi parce qu’elle sait qu’elle ne mangera pas son dîner au service de garde.  Elle a compris qu’elle peut se permettre de pousser son assiette parce qu’elle aura probablement une collation plus grosse que ses amis… et au pire, elle pourra manger deux fois plus au souper parce que ses parents lui cuisinent ce qu’elle accepte de manger seulement.  C’est une petite vite notre Emma n’est-ce pas?  Elle ne fait pas ça pour mal faire : elle a seulement appris à éviter les nouveaux aliments et ceux qui la rendent inconfortable.  Et sans s’en rendre compte, par bienveillance, les adultes autour d’elle renforcent cette façon de faire en la rendant encore plus difficile et limitée sur le plan alimentaire.

Dans le meilleur des mondes

Il n’y a qu’une seule chose à faire pour aider Emma à se sortir de son carcan alimentaire qui risque de la rendre très malheureuse lorsqu’elle deviendra une adulte.  Et cette chose devrait se faire de concert avec ses parents.  Voici :
  • Offrir à Emma un dîner équilibré, tel que suggéré par le guide alimentaire : la moitié de l’assiette remplie de fruits et légumes, le quart de l’assiette de grains entiers et l’autre quart d’aliments protéinés. Ne pas l’obliger à goûter ni à manger une certaine quantité.  Lui expliquer ce qu’il y a dans son assiette et faire des activités en lien avec l’alimentation dans la journée.  N’oubliez pas ici : c’est vous qui décidez de ce qu’elle va manger et elle décidera ou non d’en manger et en quelle quantité.
  • Offrir à Emma des collations équilibrées. Encore une fois, elle devra faire face aux mêmes aliments que ses amis et en même quantité.  N’oubliez pas : une collation n’est pas un repas!  Alors ½ fruit et une petite lanière de fromage est une belle et bonne collation.  Si Emma en veut plus, on la rassure qu’elle aura bien entendu un souper le soir venu!
Les parents devraient poursuivre cette pratique à la maison : ainsi, après quelques jours, Emma comprendra qu’elle n’a, comme possibilité de contenter sa faim, que de goûter à ce que les adultes lui offrent.  Oui, elle mangera moins au début… Oui, il y aura toujours des aliments qui la répugneront.  C’est normal… c’est humain.  Elle redemandera encore des croquettes à la maison et on lui en servira à l’occasion, comme toute bonne famille sûrement…

Collaboration inexistante

Vous vous sentez seule avec les défis alimentaires d’Emma puisque ses parents ne semblent pas motivés à aller dans votre sens?  C’est possible… Vous leur faites lire des recherches et des écrits qui devraient les amener à comprendre que vous devriez travailler ensemble, mais ils refusent?  C’est possible… Choisissez vos batailles, chères éducatrices et chers éducateurs!  Dites-vous que si vous laissez l’enfant libre de manger ou non, que vous respectez ses choix sans mettre de pression, si vous diversifiez l’offre alimentaire, si vous offrez des activités de stimulation sous le thème de l’alimentation, alors vous aurez planté une graine dans la tête (ou l’estomac!) d’Emma.  Elle prendra plus de temps à pousser que si vous aviez été secondée par ses parents, mais peu importe… vous êtes là pour elle et c’est tout ce qui compte! Bon processus alimentaire avec toutes vos belles Emma de ce monde! Mélanie Coulombe Cible Petite Enfance Lectures intéressantes :

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