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La chaise de conséquence comme technique d’intervention

Image blogue coin punition
Dernièrement, j’ai dû me rendre dans une école primaire et j’ai pu remarquer qu’un enfant était seul, sur une chaise, dans le corridor…  Imaginez la honte qu’il a dû ressentir quand je l’ai regardé… La façon qu’il a trouvée pour sauver « son honneur » cette journée-là a été de rigoler pour que je comprenne que la situation ne l’atteignait pas émotivement. Ici, il a dû mettre plein d’énergie pour camoufler sa détresse, au lieu de la mettre à faire des maths et du français.
La fameuse chaise de conséquence… et ses conséquences
Pourquoi certaines écoles et services de garde utilisent-ils la méthode de la chaise de conséquence et ses dérivés (le coin retrait, le X de réflexion, le retrait dans le corridor, etc.) ?  Qu’en est-il vraiment des répercussions sur l’enfant d’une telle pratique ? Imaginez-vous assistant à une conférence.  L’envie d’éternuer vous tenaille, mais vous vous retenez, parce que la conférencière a été claire qu’elle n’accepterait pas de bruit. Mais comme votre éternuement est incontrôlable, vous vous surprenez vous-même à briser le silence qu’elle souhaitait. Par conséquent, elle vous demande d’aller vous assoir sur une chaise près de la porte, loin de vos collègues éducatrices et éducateurs. Oui oui… parce que vous avez enfreint une demande qu’elle avait clairement émise : PAS DE BRUIT!!! Repentante, vous vous rendez à la chaise d’exclusion. Vous êtes seule, vous attirez l’attention de par votre rejet du groupe, on vous regarde en coin… vous savez très bien que vous n’aviez pas à éternuer, mais vous ne savez pas comment vous auriez pu faire autrement que de laisser libre cours à votre « Atchoum » bruyant. Ainsi, la colère augmente en vous, de même que les sentiments d’injustice, de tristesse et d’impuissance. Imaginez maintenant ce que les enfants peuvent ressentir!  Ils n’ont pas autant de vécu que les adultes : leur confiance en soi et leur estime sont très fragiles.  Les mettre en retrait peut donc être très néfaste d’un point de vue émotionnel et cela ne donne souvent rien de positif quant au développement éducatif.
La fameuse chaise comme béquille d’intervention
Questionnons-nous comme intervenante ou intervenant :
  • Est-ce que j’ai eu recours au retrait par habitude ?
  • Est-ce que j’ai mis l’enfant en retrait parce que je ne savais plus quoi faire de lui ?
  • Est-ce que c’est moi qui avais besoin de calme ?
  • Est-ce que je suis en colère, exaspérée ou en perte de contrôle lorsque je mets un enfant en retrait ?
Si vous avez répondu oui à une ou plusieurs de ces questions, veuillez réfléchir un peu en mettant les lunettes des enfants. Ah bien sûr : il aurait pu ne pas mordre son ami… il aurait pu ne pas frapper… au même titre que vous auriez pu ne pas éternuer bruyamment! Ah non… c’est vrai qu’éternuer est incontrôlable, donc impunissable !!! Et si pour les enfants, mordre ou frapper était aussi incontrôlable, compte tenu d’où ils sont rendus dans leur développement ?  Y aviez-vous déjà songé ? Je ne suis pas en train de dire que l’enfant n’a pas besoin, par moment, de décanter calmement, lorsqu’il est bouillant de colère par exemple. Mais un enfant qui montre un comportement non souhaitable n’est pas forcément dangereux pour lui-même ou pour les autres, tout le temps.  Quelle est donc l’intention de l’éducatrice lorsqu’elle le met en retrait ? Qu’il réfléchisse ?  N’oublions pas que le cerveau de nos petits n’est pas encore complètement formé et qu’il y a certains raisonnements qui leur sont inaccessibles… Alors si la chaise, la conséquence, le retrait et l’exclusion vous fait du bien à vous, que cette pratique est faite dans un but punitif et qu’elle n’apporte rien d’éducatif à l’enfant, alors sonnez votre alarme professionnelle interne : votre pratique est inappropriée, autant pour l’estime de soi de l’enfant que pour votre sentiment de compétence comme éducatrice ou comme éducateur. L’enfant n’a donc pas besoin de punition comme simple but punitif…  il n’a pas besoin qu’on mette en péril son estime de lui…  L’enfant a plutôt besoin d’une éducatrice bienveillante ou d’un éducateur bienveillant, qui privilégie le lien d’attachement, qui comprend que son cerveau n’est pas tout à fait développé, affectant ainsi son raisonnement.  Il a besoin qu’on lui explique que son comportement est inapproprié et qu’on lui montre celui attendu.  Voilà le secret du succès… Voilà ce qu’est l’essence même d’une éducatrice et d’un éducateur à la petite enfance. Mélanie Coulombe Cible Petite Enfance Lectures intéressantes :

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