- Quand vous voyez une éducatrice ou un éducateur accueillir votre enfant le matin avec un grand sourire empreint de chaleur humaine, dans les faits : elle s’affaire à nourrir le lien d’attachement entre eux. Elle sait que plus le lien est significatif, plus votre enfant est en mesure de développer suffisamment de confiance afin d’explorer son environnement et donc, de se développer au maximum de son potentiel.
- Quand vous voyez une éducatrice ou un éducateur en train de manger avec les enfants, dans les faits : elle ne fait pas que se nourrir, non, elle est plutôt en train de stimuler la curiosité alimentaire en se montrant elle-même comme un bon modèle à suivre. Elle pose des questions, elle donne de l’information au sujet du repas, elle utilise les cinq sens pour favoriser l’intérêt. Même si elle n’aime pas un aliment, elle ne le montre pas aux enfants et s’assure de faire régner un climat calme et positif où chacun est encouragé à goûter.
- Quand vous voyez une éducatrice ou un éducateur à genoux par terre devant un groupe d’enfants qui s’habillent seuls, dans les faits : elle leur offre le plus beau cadeau qui soit, l’autonomie et l’estime de soi. En les accompagnant dans la réussite de ce défi, au lieu de le faire à leur place, elle les amène un pas plus loin dans leur développement et ce, en suivant le rythme de chacun.
- Quand vous voyez une éducatrice ou un éducateur assis.e sur une chaise alors que les enfants jouent, dans les faits : elle ou il est en train de réaliser la première étape du processus de l’intervention éducative, c’est-à-dire l’observation. Plus précisément, elle prend en note les indices qui lui permettent de mieux comprendre la zone proximale de développement de chacun des enfants qu’elle accueille pour ainsi planifier des actions éducatives efficaces qui assureront la stimulation aux quatre domaines de développement.
- Quand votre éducatrice ou votre éducateur vous écrit dans l’agenda, dans les faits : c’est pour vous renseigner sur l’état du développement de votre enfant parce que vous demeurez son premier agent de développement. Elle ou il espère ainsi que vous accepterez de faire équipe avec elle ou lui pour le bien de votre enfant.
- Quand vous voyez une éducatrice ou un éducateur faire rire votre enfant ou courir avec lui, dans les faits : c’est qu’elle s’est assurée de se garder en bonne santé mentale, émotive et physique. Contrairement à d’autres métiers qui requièrent des outils de travail qu’on peut jeter s’ils sont brisés, l’éducatrice ou l’éducateur n’a que son état de santé général comme outil. Elle doit donc en prendre soin pour le bien de tous.
- Quand vous voyez une éducatrice ou un éducateur garder son calme alors que tous les enfants courent et crient, dans les faits : elle est en train de mettre en application les stratégies qu’elle a apprises pour démontrer le maximum d’intelligence émotionnelle. Elle sait qu’elle ne peut pas perdre le contrôle de ses émotions face aux petites éponges que sont les enfants.
- Quand vous voyez une éducatrice ou un éducateur nettoyer un vomi ou un caca débordant, désinfecter les matelas et les jouets, dans les faits : c’est qu’elle ou il a accepté l’abnégation d’elle-même ou de lui-même. En d’autres termes, elle ou il a compris que c’est parfois par le biais de tâches non valorisantes que passe le soutien au développement de l’enfant.
- Quand votre éducatrice ou votre éducateur est absent.e, dans les faits : elle ou il ne l’est pas de la vie de votre enfant. Elle ou il est peut-être en train de magasiner du matériel éducatif, de suivre de la formation continue, de lire son programme éducatif du Ministère, de remplir des grilles de développement, de rédiger un portrait périodique, de créer sa préparation de la semaine, de se familiariser avec un programme d’intervention remis par un professionnel de la santé, de réfléchir à une action éducative ou aux impacts d’une action éducative tentée, de lire sur une problématique développementale, de vérifier les dates de péremption des médicaments que vous lui avez confiés, de remplir les centaines de formulaires qu’elle se doit de garder à jour, d’échanger avec une autre professionnelle afin d’affiner sa compréhension des enfants. Ça se peut aussi qu’elle ou qu’il soit juste en train de reposer ses oreilles, ses jambes, son dos parce que les enfants ont eu besoin de bouger beaucoup aujourd’hui. Ça se peut qu’elle ou qu’il soit juste en train de prendre de grandes respirations parce qu’un tout-petit vient de la frapper ou de lui cracher au visage. Ça se peut aussi qu’elle ou qu’il soit juste en train de calmer les élancements dans sa tête après qu’un enfant ait fait une crise du bacon qui a duré beaucoup trop longtemps. Il est aussi possible qu’elle ou qu’il soit en train d’essuyer les larmes qui sont montées à ses yeux alors qu’elle ou qu’il s’est senti.e seul.e et démuni.e face à un enfant vivant des défis majeurs.