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Quand l’automatisme devient l’ennemi de l’action éducative… comment s’en sortir?

automatisme
Ça m’est tombé dessus comme une tonne de briques. VLAN Mélanie! Tiens-toé! Je vous raconte : je fais un câlin à mon grand garçon de 13 ans et lui dit : « Tes cheveux ne sentent pas comme d’habitude! »  Il me répond : « c’est parce que je n’ai plus de shampoing, alors j’ai pris celui de papa! » Ben oui… Je suis la maman qui achète du shampoing pour bébé à mes enfants de 10 et 13 ans depuis toujours. Et là, j’ai soudainement réalisé que mon grand gars s’était lavé les cheveux avec un shampoing pour adulte… et que rien n’a explosé!!! Pourquoi? Parce qu’il n’est peut-être plus la clientèle ciblée pour ce type de shampoing à l’orange? J’ai alors eu l’impression d’avoir dormi « sur la switch » durant près d’une décennie! Que s’est-il passé entre le moment où mon garçon avait 2 ans et aujourd’hui alors qu’il est rendu à 13 ans et qu’il est bourré d’hormones d’adolescent? Il s’est passé une seule chose : j’ai erré dans le temps, perdue dans l’automatisme de mes gestes de maman… et j’ai oublié de m’arrêter pour réfléchir! L’automatisme des gestes Le monde des services de garde n’échappe pas à ce fléau : tous les jours, vos horaires sont surchargés, les routines se multiplient et les urgences s’accumulent. C’est tout à fait normal d’en arriver à faire des gestes par automatisme. J’en ai vu à la tonne des éducatrices et des éducateurs laver la bouche des enfants de 3 ans après le repas sans se demander comment elles pourraient faire mieux, faire « plus éducatif »… Pourquoi le faisaient-elles?  Pourquoi le faisaient-ils?  Pas parce qu’elles sont de mauvaises éducatrices ou de mauvais éducateurs… non… mais parce qu’elles se sont fait attraper par le temps qui est passé trop vite. C’est ainsi qu’on oublie que l’enfant est rendu plus loin, qu’il a changé et qu’il est maintenant en mesure d’être plus autonome. L’automatisme arrive quand on ne prend pas le temps de s’arrêter, d’observer les enfants, de voir qu’ils sont rendus un pas plus loin dans leur développement et que l’on continue de le maintenir dans le même stade, comme s’il n’arrivait pas à faire les choses par lui-même. Ouin… ça arrive quand on oublie que son grand gars n’est plus un petit bébé… Se sortir du carcan que représente l’habitude Si je vous disais à brûle-pourpoint : « Arrêtez votre travail 10 minutes, assoyez-vous et observez les enfants! », sûrement que plusieurs d’entre vous me diraient qu’elles ou qu’ils en sont incapables, compte tenu des nombreuses tâches à faire dans une journée. Et je vous comprends! Malgré tout, je vous encourage à essayer le « mode pause », en vous demandant ceci :
  • Quels sont les gestes que je pose quotidiennement pour les enfants (par exemple : les habiller, leur laver le visage, brosser leurs dents, ramasser les assiettes sur la table, passer le balai, transporter les serviettes vers la laveuse, mettre des vêtements dans la sécheuse, ranger les jouets, etc.)?
  • Parmi toutes ces tâches, quelles sont celles que les enfants seraient en mesure de faire aujourd’hui, avec mon aide (ça, c’est leur zone proximale de développement)… et qu’ils arriveraient à faire sans mon aide dans quelques jours/semaines?
L’acceptation… Outch! Accepter de faire évoluer les enfants et les amener plus loin dans leur zone proximale de développement n’est pas toujours facile bien qu’étant l’essence même de votre travail au quotidien. Ça semble illogique dit comme ça, mais c’est tellement vrai! Amener les enfants plus loin dans leur développement, c’est laisser Marco se laver la bouche seul puis prendre le temps de l’amener devant le miroir et lui pointer du doigt les restants de moustache de lait pour qu’il puisse affiner sa technique. Ça prend donc plus de temps… Amener les enfants plus loin dans leur développement, c’est laisser Mirane monter la fermeture éclair de son manteau seule, la laisser avoir de la difficulté et prendre le temps qu’il faut pour qu’elle réussisse alors que vous devriez être dehors depuis 7 minutes… Ça prend donc plus de temps… Amener les enfants plus loin dans leur développement, c’est aussi laisser Sacha aller porter son assiette vide sur le comptoir et le voir faire un dégât de riz en s’en allant. Ça prend donc plus de temps pour votre tâche de balayage… Oui… il faudra accepter de consacrer un peu plus de temps au début, vous sentir submergé.e, pour qu’au final vous puissiez avoir un groupe d’enfants plus autonomes et rendus plus loin dans leur développement grâce à votre lâcher-prise, mais surtout, grâce à l’observation que vous aurez faite de chaque enfant pour comprendre où il est rendu dans son développement. On est tous des humains Ben oui… on en échappe par moment! L’histoire de mon garçon de 13 ans qui se lavait encore les cheveux avec un shampoing pour bébé m’a fait prendre conscience que je devais m’arrêter et l’observer. Il est sûrement capable de faire son lunch si je l’aiguille sur les bons choix à faire?  Est-il rendu capable de plier ses vêtements… voire les laver lui-même? Et qu’en est-il d’aller porter les vidanges? Je suis rendue là… je l’observe… Ben oui : j’avais oublié de le regarder, de le voir tel qu’il est dans toute son évolution… parce qu’il n’est plus un bébé (SNIF!!!) Et vous, est-ce qu’il vous arrive d’errer dans le temps comme moi je l’ai fait? Si oui, pardonnez-vous, puis assoyez-vous un petit 10 minutes… 😊 Mélanie Coulombe Cible Petite Enfance Lectures complémentaires :

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